Les cheveux ont toujours joué un rôle essentiel dans la vie des hommes, identifiant par leur polyvalence des personnalités, des époques et des statuts sociaux.
La chevelure est aujourd’hui considérée comme un instrument respectable d’expression de la personnalité dans la culture contemporaine, mais elle est encore utilisée pour désigner des frontières sociales et comme technique de séduction dans certaines régions du monde.
Sommaire
Les mystères de Cléopâtre
Commençons notre voyage dans le temps par l’Égypte ancienne, où des bas-reliefs et des objets témoignent d’un usage fonctionnel, exclusif et sensuel.
Les personnes de statut inférieur avaient l’habitude de se raser la tête ou de garder leurs cheveux très courts, car nous savons qu’une propreté insuffisante peut entraîner des difficultés irritantes pour l’entretien des cheveux. La situation était différente pour la cour royale, car le fait de pouvoir s’offrir des coupes de cheveux plus complexes était un symbole de grand pedigree et de richesse.
Les perruques étaient souvent portées par les pharaons et les reines, ce qui leur permettait de régler les problèmes d’hygiène de manière plus pratique.
Les cheveux marquaient également les rites de passage : les enfants avaient la tête rasée et tressée en une seule tresse, qui était coupée à 18 ans, et les prêtres se rasaient pour honorer les dieux.
L’importance des cheveux était telle que des récipients d’huile de lin et d’huile d’olive utilisés pour soigner le cuir chevelu ont été découverts dans les tombes de la vallée des rois et des reines. Même la saponaire, qui était utilisée pour nettoyer les cheveux, ne manquait jamais à l’attirail funéraire. Aucun Égyptien qui se respecte ne se présenterait au jugement d’Osiris sans avoir au préalable arrangé correctement sa coiffure ! Rassurez-vous, des perruques avec de vrais cheveux étaient encore fabriquées ad hoc pour les paresseux !
Il existait d’autres teintures pour colorer, qui étaient fabriquées à partir de minéraux, d’écorces, de fruits et même d’insectes, et appliquées sur les cheveux.
Pour les Grecs et les Romains, les cheveux sont extrêmement importants
Les cheveux conservent un certain statut tout au long de l’âge classique, même si les Grecs leur accordent d’abord plus de soin avant que les Romains ne leur accordent plus de considération.
Les Athéniens étaient réputés pour leur capacité à créer des couleurs à partir de poudres minérales et d’insectes, mais les femmes grecques étaient également connues pour leur expertise en matière de coiffure, s’efforçant constamment de créer de nouvelles coiffures agrémentées de rubans et de diadèmes.
- Quant aux hommes, ils préféraient les coiffures moins vexatoires et les coupes très courtes, une pratique que les Romains ont admirée et adoptée pour des raisons pratiques : avoir les cheveux rasés peut être inconfortable si l’on vit à une époque où le chauffage n’est pas toujours disponible, mais si l’on fait partie d’une civilisation aux visées expansionnistes, cela peut être très utile pour ramener la peau au corps à corps !
- Ainsi, bien que les hommes se coupent souvent les cheveux, les patriciens romains s’attachaient à impressionner leurs visiteurs avec des perruques et des coiffures éblouissantes (et peut-être extrêmement douloureuses) dont la création prenait plusieurs heures.
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La tradition chinoise
À l’époque, les femmes chinoises portaient les cheveux extrêmement longs et agrémentés de tresses de différents types, de sorte que tout le monde pouvait savoir si la femme était célibataire ou mariée rien qu’en regardant sa coiffure. À Huanglo, une minuscule ville des hauts plateaux chinois, où les femmes arborent fièrement des mètres et des mètres de cheveux soigneusement bouclés, la pratique consistant à ne jamais couper les cheveux après le mariage a survécu.
Le fait que ces femmes n’aient pas de cheveux blancs même à un âge avancé est une source de fascination : il semble que le culte du cheveu qui les a accompagnées tout au long de leur vie ait préservé la noirceur naturelle de leurs cheveux, grâce notamment à la tradition de se laver à la rivière avec de l’eau de cuisson du riz toutes les deux semaines.
Au Moyen Âge, la beauté et la santé des cheveux étaient importantes
Revenons en Europe et faisons un pas en avant vers le Moyen Âge, où une certaine rigidité morale (et religieuse) dictait des coiffures plus « chastes ». Les hommes, comme dans l’Égypte ancienne, gardaient leurs cheveux courts et les structuraient en fonction de leur appartenance religieuse ou de leur grade hiérarchique. En signe de dévotion à Dieu, les novices des monastères portaient des casques courts et le sommet de leur tête était rasé.
Les femmes ont eu plus de mal à s’adapter au moralisme ambiant, qui exigeait la suppression de toute fioriture esthétique. Même en ces temps sombres, dire à une femme comment se coiffer n’était jamais une idée judicieuse !
À cette époque, les cheveux étaient compris de deux façons : d’une part, les papes s’efforçaient de décourager les gens de porter des coiffures élaborées (allant même jusqu’à les dénoncer par des bulles papales), d’autre part, les gens commençaient à considérer les cheveux comme une expression de leur âme. De nombreux rituels impliquant l’utilisation des cheveux pour fabriquer des potions, des malédictions ou pour chasser le mauvais œil sont basés sur ce concept. Il semble qu’il était de coutume de brûler les cheveux coupés afin d’éviter qu’ils ne tombent entre de mauvaises mains.
Au Moyen-Âge, les dames ont commencé à donner à leurs partenaires des longueurs de leurs propres cheveux en signe d’amour, car elles croyaient qu’en faisant cela, elles donnaient une partie de leur propre âme.
Tout au long de la période féodale, les femmes ont commencé à s’habiller de rubans, de draperies, de bijoux et de fleurs, anticipant ainsi le goût merveilleusement romantique qui allait s’imposer dans les cours italiennes de la Renaissance.
- Il est intéressant de noter que plusieurs coiffures sont nées au cœur du Moyen Âge et évoquent encore aujourd’hui des images suggestives dans nos esprits : la première est apparue à Venise vers le XIIIe siècle, où la puissante influence du commerce avec l’Orient et Byzance a jeté les bases de ces modes qui s’imposeront plus tard avec l’avènement du baroque et qui font qu’il est aujourd’hui impossible d’imaginer un carnaval sans perruques somptueuses. Une autre coiffure apparue à cette époque est le « balzo », qui consiste à nouer les cheveux avec des rubans et des textiles, puis à les attacher à des échafaudages en bois. Il était tellement à la mode à une époque que certains bâtiments atteignaient une hauteur de 70 cm !
La vengeance des cheveux : la Renaissance
La Renaissance est une période de faste, de luxe et d’invention. Des onguents du monde entier font leur entrée dans les cours italiennes et européennes, promettant des cheveux magnifiques. Les cheveux clairs d’Europe du Nord sont utilisés pour fabriquer des perruques, et le blond, qui était auparavant considéré comme un signe de pureté au Moyen Âge, devient la teinte la plus populaire. Pour l’obtenir, on utilise des procédés de décoloration à base de métaux mélangés à des potions alchimiques composées de safran, de salpêtre ou de lupin (qui détruisent fréquemment les cheveux).
Les coupes de cheveux des hommes s’allongent, les coiffures des femmes deviennent plus déviantes et les ménestrels du monde entier chantent des femmes à la chevelure dorée et fluide. En un mot, une évasion bienvenue du Moyen Âge !
Les perruques et le siècle des Lumières
Entre le XVIIe et le XIXe siècle, on assiste à un regain d’intérêt pour les coiffures dans toute l’Europe. Les perruques pour les nobles deviennent populaires en France pratiquement du jour au lendemain, et elles doivent être non seulement blondes mais aussi blanches.
Les pharaons, quant à eux, utilisaient l’expédient des cheveux très courts recouverts d’une perruque pour éviter les poux en raison d’une hygiène insuffisante. La perruque devient un véritable symbole de statut social, porté par les rois et la noblesse à des prix exorbitants.
Marie-Antoinette, une célébrité de l’époque, était connue de toutes les cours pour ses dépenses extravagantes en perruques. Quelques décennies plus tard, la première dame autrichienne Elizabeth de Bavière, plus connue sous le nom de Sissi, s’opposait à la première femme de France.
L’impératrice méprisait le vieillissement et refusait d’être montrée au-delà d’un certain âge afin d’être considérée comme éternellement jeune. Aujourd’hui, on peut voir Sissi sur de nombreuses photos, exhibant fièrement sa belle chevelure brune, souvent ornée de fleurs. Il semble qu’elle ait utilisé une formule spéciale à base d’œufs et de brandy pour appliquer des compresses sur sa précieuse chevelure afin de la maintenir en bon état.
Le vingtième siècle et le droit à la liberté d’expression
Le vingtième siècle a été un siècle difficile au cours duquel la civilisation a été brisée par deux guerres mondiales qui ont irrévocablement modifié les relations des gens avec eux-mêmes et avec le reste du monde. Les coiffures suivent méticuleusement ces fluctuations comme l’affirmation d’une quête constante de nouveauté.
Les cheveux commencent à être considérés comme une affaire plus personnelle : l’hygiène devient plus bon marché pour tous, et les lourdes perruques ne sont plus nécessaires, pas plus qu’il n’est nécessaire de se différencier dans les classes sociales en fonction de sa coupe de cheveux. Les premiers sèche-cheveux existent ; ils n’ont pas toutes les fonctions contemporaines (comme ceux qui figurent dans notre liste des meilleurs sèche-cheveux du marché), mais ils représentent tout de même un énorme progrès.
Les coupes de cheveux courtes avec des bobs frais et désinvoltes sont préférées par la libération féminine de l’époque ; le phénomène est connu sous le nom de « Bob Hairstyle », et il devient rapidement un signe de praticité et d’indépendance.
Au cours des prochaines décennies, les hommes utiliseront les coupes courtes pour être disciplinés avec des pommades pâteuses, le style régnant en maître. Le platine sera la teinte de référence, et les hommes utiliseront les coupes courtes pour être disciplinés avec des pommades pâteuses.
C’est peut-être pour éviter d’avoir à utiliser des pommades grasses que, à partir du milieu des années cinquante et jusque dans les années soixante, des coiffures masculines inédites ont commencé à apparaître : c’était l’époque des Beatles, des longs bobs et des franges, qui contrastaient avec le style Monroe pour les femmes.
Si vous étiez un homme dans les années 1950 ou 1960, vous n’aviez que deux options en matière de coiffure : le bob long pour les cheveux raides et le style distinctif d’Elvis pour les cheveux ondulés. C’est ainsi qu’est née la coiffure « banane » avec des touffes de brillantine et de longs favoris.
Les coiffures (masculines et féminines) étaient fidèlement accompagnées de dreadlocks, de hippies, de punks et de hipsters dans les dernières décennies du XXe siècle, alternant dreadlocks, hippies, punks et hipsters, en quelques années alternant dreadlocks, hippies, punks et hipsters, fidèlement accompagnées de coiffures (masculines et féminines) utilisées à la fois comme forme de protestation contre le conformisme.
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Les cheveux au XXIe siècle
Les cheveux ont toujours été une composante essentielle de notre mode de vie ; considérés comme le siège de l’âme et de la force (pensez à Samson ou à la tradition de certaines tribus indiennes de prendre le scalp de leurs adversaires en signe de supériorité), ils ont accompagné et dicté les tendances de la mode tout au long de l’histoire.
Nous avons désormais accès à des outils, des biens et des spécialistes qui nous permettent de nous exprimer, de nous sentir à l’aise, d’explorer et de nous développer.
Pensez à nos ancêtres et à nos mères qui, pour être acceptés par la société, devaient passer des heures avec des dizaines de kilos de faux cheveux sur la tête !
Hélène
Magicienne du bien-être !